Depuis l’adoption de la loi antitabac québécoise du 17 décembre 1999, plusieurs non-fumeurs se sentent plus à l’aise dans les lieux publics. Cependant, plusieurs fumeurs québécois critiquent cette loi, qui enlève le droit de fumer à plusieurs endroits publics. « La chasse aux fumeurs » par Marc-Aimé Dufour et « Pour que tout le monde respire » par Mario Daigle sont deux textes argumentatifs qui sont contre la loi antitabac. Dans ces textes, les auteurs font croire que les contraintes sociales enlèvent le droit à une vie paisible. Est-ce vraiment le cas? Puisque la santé des non-fumeurs est en jeu et les fumeurs ont encore le droit de fumer à plusieurs endroits, je crois que le droit à une vie paisible n’est du tout affecté par la loi antitabac.
Premièrement, depuis l’adoption de la loi antitabac, les dangers de la fumée secondaire sont moins importants. Cette fumée est celle dont les non-fumeurs respirent lorsqu’ils sont près des fumeurs. Elle contient plus que 4 000 produits chimiques, desquelles plus de 50 sont cancérogènes. À force d’être coincés dans des lieux publics avec les fumeurs, plusieurs non-fumeurs développaient des problèmes de santé majeurs due à cette fumée. En fait, chaque année, au moins 800 non-fumeurs canadiens décédaient à cause de la fumée secondaire. Marc-Aimé Dufour, qui est contre la loi antitabac, affirme que « les effets nocifs du tabac ont tellement montés en épingle qu’un nombre croissant de non-fumeurs, le plus souvent d’ex-fumeurs repentants, sont montés aux barricades pour réclamer leur droit à la santé. » (Dufour, 2000: 77) Si même les ex-fumeurs repentaient, serait-il vraiment avantageux d’avoir le droit de fumer dans les lieux publics? La bonne nouvelle est que depuis l’installation de la loi antitabac, il est beaucoup moins commun, voire impossible, que les fumeurs peuvent polluer l’air dans un endroit public. Si on y pense, c’est clair que la loi antitabac contribue à une vie plus paisible qu’auparavant. Disons que tu es un parent et que tu entres dans un restaurant avec tes enfants. Si ton enfant cadet est atteint d’asthme après avoir soupé plusieurs fois au même restaurant rempli de fumée, serais-tu en paix? C’est évident que tu serais fâché et que tu ne respecterais pas autant les fumeurs. Par contre, si tu es un fumeur et qu’on te demande de fumer dehors, ce serait un peu extrême de voir cela comme un affrontement de ta vie paisible. Bref, je crois que les non-fumeurs ont une vie plus paisible depuis l’adoption de la loi antitabac et que perdre le droit de fumer dans des lieux publics renfermés n’enlève du tout le droit à une vie paisible des fumeurs.
Deuxièmement, les fumeurs ont encore le droit à une vie paisible, car ils ont simplement perdu le droit de fumer là où il y a plusieurs non-fumeurs. Ce n’est pas comme on leur enlève leurs cigarettes ou on leur fait payer des amendes parce qu’ils fument. On leur demande simplement d’aller fumer à l’extérieur. Est-ce vraiment considéré un obstacle à une vie paisible? Ce n’est pas comme on les traite différemment des autres; on veut seulement s’assurer que l’endroit est plus agréable et qu’il n’y a pas de chicane entre les fumeurs et les non-fumeurs. En fait, ceci nous amène à la question posée par Mario Daigle : « Pourquoi ne pas confier exclusivement aux patrons le droit de sanctionner comme ils l’entendent les contrevenants? » (Daigle, 2000: 83) Il est évident que si on laissait les patrons décider qu’est-ce qui serait mieux, il y aurait des conflits entre patron et employé ou entre deux employés. De plus, si le patron était fumeur ou indifférent au tabac, la santé des employés serait de nouveau en jeu. Bref, selon moi, avoir à fumer dehors n’a aucun lien avec une vie paisible. Si cela est tellement désagréable, il y a toujours l’option d’arrêter de fumer.
En somme, il y aura toujours une opposition à la loi antitabac. Les non-fumeurs seront bien contents, tandis que les fumeurs ne le seront pas. Cependant, puisque la santé des non-fumeurs est mise en jeu et les fumeurs peuvent encore fumer à plusieurs endroits, je suis convaincu que la loi antitabac n’a aucun effet sur la vie paisible des fumeurs. C’est évident que durant une journée froide d’hiver, cela ne serait pas plaisant de fumer dehors. Pourtant, il n’est non plus plaisant d’être enfermé dans un lieu rempli de fumée. Donc, est-ce que fumer dehors rend vraiment impossible une vie paisible? Ou plutôt, la santé des non-fumeurs est-elle moins importante que le confort des fumeurs? Il faudra bien, un jour, y penser comme il le faut.
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